WIPITEL, une expérience médiarchéologiste, 27 juin 2019

27 juin 2019 : PAMAL_Group à Decoding Europe: Technological Past in the Digital Age. Université du Luxembourg.

Le 30 juin 2012, le réseau X.25 Transpac est arrêté. Ceci met fin à l’exploitation du Minitel en France. Le Minitel était un service (français) en ligne accessible par les lignes téléphoniques depuis 1980. Il est considéré comme l’un des services en ligne les plus réussis au monde avant l’avènement du World Wide Web. Grâce à un modem, un clavier et un écran de 9 pouces sans capacité de stockage, les utilisateurs du Minitel ont eu accès à des milliers de services : presse, annuaires, banques, chats…. De 1980 à 2012, le Minitel a été le précurseur des réseaux sociaux en permettant à des millions de personnes de communiquer par messagerie instantanée. Le Minitel a également constitué un environnement pour les artistes qui ont créé des œuvres spécialement pour lui. Dès 1983, Camille Philibert et Jacques-Elie Chabert écrivent trois romans Minitel (ACSOO, Vertiges, L’Objet Perdu). En 1985, Frédéric Develay et Orlan propulsent la revue  » Art-Accès  » et la même année, Eduardo Kac compose les Poèmes Vidéotext. Présenté à tort comme un concurrent direct du Web, le service a connu un ralentissement brutal lorsque le Web a commencé à se développer. En fermant le réseau Minitel, Orange S.A. a privé des œuvres d’art de leur support physique.

Et maintenant que devons-nous faire des Minitel ? Les oublier dans une cave ou un grenier ? Les jeter à la poubelle ? Les vendre sur eBay ? Les utiliser comme décoration ?

Depuis 2016, PAMAL tente de reconstituer un réseau Minitel. C’est désormais chose faite en 2019, avec le WIPITEL. Avec lui, PAMAL_Group réactive des œuvres télématiques des années 1980, une messagerie (3615 CHAT) et un portail (WIPIBOOK). Ou comment le Minitel (re)devient un nouveau médium.